Indaiando
UN PROJET D’ALPHABÉTISATION ÉCOLOGIQUE
DANS UNE AGRO-FORÊT BIO-DYNAMIQUE
AU CŒUR DE LA SAVANE BRÉSILIENNE
« Un jardin, c’est un peu comme un enfant. Cela se fait petit à petit, on se réjouit à chaque instant, chaque moment est le temps des récoltes. L’enfant et le potager sont nés de la semence. Graine, sperme : la petite chose est mise à l’intérieur, qu’elle provienne de la mère/épouse ou de la mère/terre, et on attend de voir si le miracle se produit, si la vie arrive. Et quand elle germe – que ce soit un enfant ou une plante – c’est une sensation d’euphorie, de fertilité, de vitalité. J’ai la vie en moi ! Et nous nous sentons comme un demi-dieu, par la puissance de générer, par la capacité d’éveiller la chaleur de la terre. »
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Rubem Alves
CONTEXTE GÉNÉRAL DU PROJET
En 2018, ABRAM-ASBL LUXEMBOURG a lancé un projet d’agro-forêt sur le terrain d’une petite école à la pédagogie alternative, l’école Janela. Ce projet était destiné à la communauté scolaire tout entière : enfants, enseignants, familles.
La pandémie mondiale a provoqué un ralentissement de ce projet, qui a souffert du manque de suivi dû aux nombreuses périodes de confinement dont ont souffert les membres de la communauté scolaire.
En 2023, l’école Indaia, une initiative Waldorf, redonne vie au projet et le développe, en transformant et en amplifiant l’agro-forêt existante.
L’intention est à la fois quantitative -puisqu’elle agrandit l’espace cultivé- et qualitative -puisqu’elle en fait une agro-forêt bio-dynamique.
CONTEXTE PARTICULIER
L’école fondamentale Indaiá est une initiative Waldorf qui se développe sous l’égide de l’association Tamanduá mirim, dans la petite ville de Cavalcante, dans le Nord-Est du Goiás, sur le plateau central du Brésil, à quelques heures de route de la capitale fédérale Brasilia.
Cavalcante est une ville de dix mille habitants qui présente de nombreuses particularités, à la fois géographiques et ethnologiques. Elle se trouve au milieu entre, d’une part, le national classé au patrimoine mondial des sites naturels de l’UNESCO et, d’autre part, la réserve indigène des Kalungas, le dénommé Quilombo.
Au XVIIIè siècle, la ville vivait au rythme d’une mine d’or où quelque 8000 esclaves travaillaient. Aujourd’hui, la ville détient l’un des indices de développement humain les plus bas du Brésil.
Vues sur le bâtiment principal de l’école, sur la salle polyvalente construite en août 2022 et sur la place de jeu construite en janvier 2023
1. Introduction
Dans le processus éducatif, le jardin scolaire représente un axe générateur qui aborde toutes les dimensions de l’école en intégrant de multiples aspects qui contribuent à la formation intégrale des élèves et de la communauté scolaire elle-même.
Mise en place de l’agro-forêt en 2018
Un tel jardin scolaire facilite également l’élargissement des horizons de l’école, il amplifie les cours, agrandit les terrains et élargit les paysages, il favorise le contact direct des enfants avec les environnements naturels, il facilite l’apprentissage en plein air, expérimental, à la fois ludique et sérieux, avec la nature et stimule la libre créativité des élèves et des enseignants, ainsi que l’échange de connaissances.
2. Objectifs généraux
Par les activités que l’on cherche à promouvoir, c’est une éducation intégrale de toute la communauté scolaire qui se met en place. Rien de tel, en effet, qu’un jardin pour vivre les saisons non pas derrière les vitres du bâtiment scolaire, mais bien à l’air libre, avec les pieds bottés et les mains gantées, pour travailler la terre et découvrir le vivant en creusant, plantant et récoltant les fruits et légumes dont on a soi-même pris soin régulièrement.
3. Objectifs spécifiques
Entretien de l’agro-forêt (août 2022)
Créer des espaces éducatifs autour de l’école, là où des activités ludiques, créatives et pratiques, en contact direct avec les environnements naturels, sont expérimentées pour éveiller les yeux des enfants aux cycles biologiques et pour apprendre les modes de fonctionnement de la nature, sur la base du concept de culture écologique.
Encourager l’intégration des actions du projet avec le contenu programmatique de l’école.
Stimuler et renforcer le processus de formation des enseignants à la culture écologique en impliquant la communauté scolaire.
Soutenir la création, la construction et l’entretien d’espaces éducatifs.
Développer des activités pratiques durables avec les élèves et les parents, en renforçant les actions éducatives vécues à l’école telles que les quatre grandes fêtes annuelles qui marquent le passage des saisons (solstices et équinoxes).
Prémisses à l’installation des cellules de culture dont chaque enfant prendra soin (Février 2023)
4. Justification
Le contact avec la nature est une expérience très enrichissante pour les enfants. En créant un jardin à l’école, les enseignants de toutes les disciplines disposent d’un laboratoire vivant et peuvent travailler sur les sujets les plus variés.
Parallèlement au jardin, l’équipe pédagogique et la cuisinière de l’école, qui est aussi nutritionniste, développent un projet d’alimentation saine, tant avec les élèves qu’avec les parents, qui ont ainsi l’occasion d’en apprendre davantage sur les aliments et leurs qualités nutritives, gustatives et médicinales, promouvant ainsi la santé.
Lors des leçons de mathématiques, par exemple, l’enseignant peut travailler sur les formes d’aliments cultivés et associer le temps de la culture, de la floraison et de la fructification au développement des élèves. Il peut également explorer des contenus tels que la quantité de graines, leur poids lors de leur achat, les litres d’eau nécessaires pour irriguer le jardin, le nombre de kilogrammes d’engrais et de terre utilisés. On peut aussi mesurer la taille des parterres et, au fur et à mesure de la croissance des plantes, en mesurer la hauteur, l’épaisseur des tiges, etc..
Pour les leçons de portugais et de musique, l’étude des saisons et la préparation de leurs fêtes respectives sont autant d’occasions d’introduire la poésie, la musique, la danse et le chant dans les apprentissages.
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Le prof d’histoire travaille sur les origines des noms des fruits et légumes, sur la façon dont ils sont consommés et sur leur utilisation éventuelle dans la médecine populaire. Le professeur de géographie aborde les fruits et légumes typiques de chaque région du pays, sauvegardant ainsi la culture culinaire de la région.
Bref, tous les domaines de la connaissance peuvent bénéficier d’une manière ou d’une autre d’un jardin potager conçu, ici, comme une agro-forêt bio-dynamique destinée à accueillir tout un écosystème générateur de biodiversité.
5. Méthodologie
Une fois par semaine, chaque institutrice et chaque instituteur accompagne ses élèves pour une double leçon, soit une heure et demie en tout, de travail au jardin. C’est la professeure de jardinage qui accueille les élèves et leurs enseignants dans la petite agro-forêt de l’école. Des cellules sont aménagées et, tout au long de l’année, chaque enfant est responsable de sa petite cellule du jardin. Le jardin n’est pas un jeu, c’est un travail que les enfants prennent très au sérieux.
6. Budget
Le plus gros poste du budget est la rémunération du professeur de jardinage qui passe deux jours par semaine à l’école. Il est responsable de l’élaboration du projet d’agro-forêt et de jardin-école. Il élabore, planifie et organise le jardin et toutes les activités qui y ont lieu. Il est en charge du projet pédagogique et accueille et guide les enfants et leurs enseignants. Viennent ensuite les quelques outils, produits et équipement de base nécessaires à la mise en place et au maintien du jardin.
7. Galerie d’images : cinq années d’agro-forêt pédagogique au fil des ans
Janvier et février 2023 : Soutenue par les enfants de la 3è classe et deux volontaires d’Abram, la professeure de jardinage Betina, transforme progressivement l’agro-forêt en agro-forêt bio-dynamique
ABRAM ASBL – LUXEMBOURG
R.C.S. Luxembourg F 9961
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